J’avais à cœur d’écrire un article sur l’enfant unique. Après tout, je suis fille unique, mon mari est fils unique, mon père est fils unique, mon beau-père aussi. Bref, je suis imprégnée d’une ambiance d’enfants uniques. Alors, bonheur ou malheur ?
En tant que photographe professionnelle, je rencontre de nombreuses familles. Et bien souvent, je pose la question si un petit deuxième est au programme. Loin de moi l’idée de vous mettre toute pression, c’est juste pour mieux vous connaitre !
En fait, le fait d’avoir un deuxième bébé est une occasion de vous revoir. Mais est-ce une obligation ? Non, bien sûr !
Avoir un enfant unique
Tout d’abord, avoir un seul enfant ne se décide pas forcément. Bien souvent c’est lié à votre personnalité, à votre rythme de vie et à vos priorités. Cela suit également votre corps, sans oublier les événements inattendus qui peuvent venir la bousculer.
On ne peut pas tout planifier, et encore moins savoir combien d’enfants nous aurons. Car c’est valable aussi dans l’autre sens. Quelque fois on n’en veut qu’un, et on finit 10 ans après avec trois petits boutchou.
Un deuxième bébé ?
À titre personnel, je trouve que l’on met vraiment l’accent sur le fait d’avoir un enfant unique ou pas. D’ailleurs, vous l’aurez remarqué : dès que votre premier enfant a un ou deux ans, on vous pose à chaque fois la question, de façon anodine « Alors, c’est pour quand le deuxième ? » A vous ensuite de vous justifier et de bafouiller que « Bah non, j’adore mon bébé et nous pensons en rester là. C’est déjà bien et je préfère me consacrer à lui à 100% ».
Profitez des petits bonheurs
En tant que parents, il est très difficile de devoir justifier ses choix vis à vis de la famille ou de ses collègues de bureau. C’est d’ailleurs très énervant !
Le mieux est donc de partir de vous : de votre personnalité, de votre emploi du temps, de votre rythme de vie. Pour bien vivre sa parentalité, mieux vaut d’abord bien se connaître. Peut-être devrais-je ajouter qu’il faut vous reconnaître en tant que personne à part entière, et ne pas vous confondre avec votre famille au sens large. En effet, devenir parents c’est une expérience très personnelle.
Elle vous engage. Oui, vous !
C’est vous qui allez ensuite gérer l’avenir de votre enfant, son épanouissement et son accompagnement. Ne copiez donc pas forcément ce que votre famille a fait, mais plutôt prenez en compte ce que vous êtes capable de faire.
Et surtout, profitez de votre bébé, qu’il soit enfant unique ou pas, comme un bonheur à part entière
Le syndrome de l'enfant unique
Comme je vous l’ai dit, je suis fille unique. Cela a, comme tout, de bons et de mauvais côtés. Les bons côtés, c’est que l’on ne doit pas faire sa place par rapport à un frère ou une sœur. On est unique et donc, on a moins besoin de se battre pour gagner le cœur de la mamie ou du papy. C’est plutôt cool !
Par contre, le fait d’avoir un seul enfant implique quelques points d’attention.
La pression dans tous les recoins
Votre enfant peut ressentir une certaine pression : la pression de la réussite scolaire ou professionnelle, voire familiale (et si votre enfant n’avait pas d’enfant, et vous pas de petits-enfants ?!! ).
Je mets tout de même des guillemets car cela dépend vraiment de la culture de votre famille.
Ce sentiment de solitude
Il peut y avoir aussi un sentiment de tristesse et de solitude qui a été très pesant pour moi. C’est d’ailleurs un des points qui m’a poussé à avoir deux enfants. Le fait d’avoir un seul petit bout implique que vous soyez plus présent que si vous aviez 2 ou 3 enfants qui pourraient jouer entre eux.
Au travers d’activités manuelles ou sportives, vous serez sans doute plus sollicité pour jouer avec lui. C’est normal : vous êtes son petit monde.
Pour éviter les périodes de solitude de mon fils, j’invite régulièrement un de ses copains (un copain à la fois) pendant 2 – 3 heures, un après-midi. Ils jouent ensemble dans le jardin, se défoulent et prennent le goûter ensemble. Mon fils est super heureux d’avoir un invité. C’est un peu comme un jour de fête d’anniversaire. J’aime le voir heureux ! ». Marc, papa de Vadim
D’un autre côté, être enfant unique, c’est aussi le plaisir de ne pas être embêté par son petit frère et ne pas être comparé au grand afin de grandir en douceur. Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’il y a deux enfants qu’ils vont forcément s’entendre !
Infériorité numérique
De plus, il y a ce que j’appelle l’infériorité numérique : 1 enfant vs. 2 parents. Quelque fois, c’est un peu dur de ne pas avoir son mot à dire. Mais peut être que ce point est tout simplement une histoire d’éducation. En tous cas, savoir écouter son enfant est un vrai bonheur. Tout petits, ils savent déjà très bien se faire comprendre et c’est un point à privilégier avec un enfant unique.
Il peut en effet se sentir intimider par « les grands » (autrement dit, ses parents) et ne pas oser dire ce qu’il pense ou ressent. N’hésitez pas à lui poser des questions sur lui, sur ce qu’il a aimé / pas aimé dans la journée.
Les fameuses "premières"
Et puis je finirai en disant qu’en tant qu’enfant unique, les parents sont confrontés à des « premières ». Première dent, premier anniversaire chez une copine, première soirée pyjama. Bref, autant de nouveautés et d’incertitudes qui effraient les parents.
Donc forcément, il y a une surprotection de la part du papa et de la maman, que l’on ne retrouve plus du tout avec trois enfants. Discutez avec vos amis qui ont des enfants, échangez sur votre ressenti pour vous sentir moins démunis.
Pour la première année de maternelle de ma fille, j’en étais toute retournée, au bord des larmes (et je n’étais pas la seule maman à être dans cet état !). Ma petite puce chérie qui grandissait ; une page qui se tournait. Cela peut vraiment paraître bête, mais à ce moment-là, l’implication émotionnelle était à son comble. Le fait d’en parler autour de moi m’a permis de mieux vivre ce passage. Et qui sait ce qui arrivera pour sa première année à la grande école ? Maëva, maman de Lou
Élever un enfant unique
Je vois plein d’articles de psychologie qui vous expliquent comment ne pas élever votre enfant en le mettant sur un piédestal.
Est-ce vraiment cela l’important ? Est-ce qu’il y a vraiment une éducation différente avec un ou deux enfants ? Est-ce que cela doit forcément rentrer en ligne de compte dans votre choix d’avoir un autre enfant, du style « Oh là là ! Si j’ai un seul enfant, il va forcément se croire l’élu et être infernal » !
Avec le recul, je pense que ce serait bien trop simple de mettre l’enfant unique dans la catégorie du méchant et les fratries dans la catégorie des gentils. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Bien sûr, vous gardez dans votre tête la hantise du culte de l’enfant-roi. Mais élever son enfant, qu’il soit seul, à deux, à trois … c’est pour moi du pareil au même. Les valeurs qu’on leur inculque sont les mêmes, l’amour aussi.
C’est vrai que l’on est tenté de tout faire pour eux. Mais les aider à grandir, à s’impliquer dans les tâches du quotidien, c’est aussi leur donner une petite part de responsabilité qu’ils adorent.
Aussi, je pense que l’enfant-roi vient plus du besoin de garder son enfant petit et dépendant de nous. Une manière d’être présent à ses côtés, car ils sont tellement fantastiques, nos petits bouts ! On les adore et on aime tellement qu’ils nous serrent fort, fort, fort dans leurs bras !
Alors, le mieux ne serait-il pas de relâcher la pression et de ne pas écouter les commentaires de certains ? Sachez profiter de votre petit boutchou, car c’est déjà un immense bonheur.